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Atelier "Recherche + communication"

Recherche-Communication_web-475x734Les ateliers « Recherche + » sont une série d’activités qu’il m’importait de mettre en place au sein du RDCG et du CRDP et qui s’adresse d’abord et avant tout à nos étudiants, qu’ils soient avocats, notaires, futurs collègues. Tous, quelles que soient leur demain professionnel, s’interrogent sur certaines questions centrales au monde de la recherche qu’ils vont côtoyer durant leurs études et parfois même après; nombreux sont en effet nos étudiants qui deviennent de futurs collègues, le CRDP a lui seul ayant « produit » pas loin d’une dizaine de professeurs en moins de 3 ans. Les ateliers « Recherche + » s’intéressent donc à des questions qui touchent à la recherche en jouxtant ce terme à un autre tout aussi déterminant durant leurs études. Le prochain sera animé par la professeure Catherine Régis et s’intitulera «Rechercher + intégrité».
Sensibilisés que nous sommes par les technologies de l’information qui constituent notre domaine d’analyse, nous n’en demeurons pas moins des utilisateurs de ces technologies qui forcément modifient, révolutionnent nos façons de communiquer. C’est donc pour cette raison que le premier atelier portera sur ce sujet. Bien entendu, communiquer, c’est faire preuve de spontanéité, de ressenti. Il s’agit d’une activité qui nous ressemble et avec lequel on est en phase. Je ne propose donc aucun portée universelle à mes propos; simplement, il m’apparaissait intéressant de confronter les bons coups, et les mauvais, que j’ai eu l’occasion d’expérimenter depuis plus d’une dizaine d’années. Également, je ne vais pas traiter directement de l’enseignement qui lui aussi, forcément, est directement révolutionné par les technologies. Davantage, parmi les « segments » que je voulais envisager, en voici quelques uns qui peuvent être représentés par un « soleil de communication ».
Soleil

1 – porte-étendard web

Comme professeur, forcément, on est associé à une pluralité d’institutions. Ainsi, à titre personnel, je suis membre du CRDP, de la Chaire Wilson, du RDCG, de la Faculté de droit, du CDACI, de l’Université de Montréal, etc. Il est donc impossible de tenir à jour une telle quantité de pages me concernant. Aussi, dès 2006, il m’est apparu nécessaire de tenir à jour, autant que faire ce peut, une seule page web, la mienne, à savoir www.gautrais.com. C’est mon porte-étendard, mon point de ralliement, le seul ‘espace’ qui est globalement rangé et complet de mon ‘moi’ académique. ce que j’ai par la suite appelé le ForceRouge est donc l’espace auquel je puis référer et renvoyer quand on me demande un CV, une référence, un point sur une recherche ou un cours. Fort de ce site, je me refuse donc de référer aux responsables des communications des différentes institutions précitées une actualité ou nouveauté me concernant; ces derniers n’ont qu’à aller voir sur mon site, l’information y est. Il y a une quinzaine d’années, la Faculté de droit avait un « livret bleu » qui constituait un compendium des nouvelles concernant les professeurs (conférences, publications, etc.). Chaque professeur devait donc adresser au responsable des communications ses activités passées. J’ai toujours refusé d’adresser la moindre nouvelle; ce n’était pas mon travail d’autant que l’information était déjà en ligne, disponible, et le modèle était pour le moins grégaire. Encore, mieux, depuis l’an dernier, il nous est possible d’agréger l’information automatiquement, et ce, comme cela apparaît en bas des pages chercheurs du CRDP. Au-delà de cette rationalisation de la communication, notamment via les outils de mesure tels que Google Analytics, il est possible de mesurer qui vient voir nos pages, quelles sont celles qui sont le plus visitées, … Pour bien communiquer, il importe de savoir avec qui nous le faisons. Notons enfin que cette plateforme, ouverte à tous, autorise la multiplication des audiences et si bien entendu nos pairs demeurent une communauté que nous ciblons particulièrement, sans discrimination, nos productions s’adressent à la fois aux journalistes, à la société civile, etc.
Outre le modèle de fonctionnement qu’autorise une page web à jour en terme de gestion interne avec les instances auxquelles nous faisons partie, disposer d’une telle plateforme est le meilleur moyen de gérer son image numérique. Trop de professeurs talentueux et productifs disposent d’un référencement ‘Google‘ abominablement mauvais. La saisie de leur nom dans votre moteur de recherche favori renvoie trop souvent à une page RateMyTeacher, sur laquelle ils n’ont pas de contrôle, une page gérée par des collègues d’autres universités qui les ont invités, une page d’un média dans lequel ils sont passés, etc. Il importe de maitriser davantage l’image projetée et le meilleur moyen est d’occuper la place.

2 – médias sociaux

Un autre vecteur de communication que je me plais à utiliser sont les médias sociaux; du moins certains d’entre eux. J’ai adopté assez rapidement Facebook dans le cadre d’un cours avec des étudiants étrangers, incitant ces derniers à participer et publier des nouvelles en lien avec le sujet du cours. Le résultat fut peu convaincant. D’une part, la gestion des accès est plus simple; d’autre part, Facebook est trop social pour moi, la plateforme réunissant trop de personnes qui n’ont rien è voir avec ma profession. Mais tout est affaire de confort; de plaisir. Plusieurs collègues en effet utilisent avec beaucoup de bonheur cette plateforme (Gaudreault-Desbiens, Trudel, Beaulac, etc.). Personnellement, Twitter est l’outil idéal: avec 140 caractères, l’activité est moindrement chronophage et il n’y a pas besoin de contrôler les accès de ceux qui souhaiteraient me suivre. Également, depuis août 2008, j’ai pu développer une communauté de personnes intéressés soit au droit soit aux technologies, et l’outil devient un moyen puissant de dissémination. Réflexion, nenni, mais diffusion, sans aucun doute. Aussi, et là encore, c’est un moyen efficace d’inciter mes communautés à me rendre sur mes sites que je cherche à valoriser. Tout bon Tweet dispose donc d’un lien; idéalement vers un de mes sites. Bien sûr, l’outil demande une petite appropriation de son usage, d’une science des hashtags et des autres moyens d’indexation. Son succès demeure toutefois associé à sa simplicité. De surcroît, notons que toujours en lien avec le site central, il est possible d’intégrer un ‘widget’ faisant en sorte que les tweets soient directement intégrés dans les pages des sites web. Toutes ces raisons sont autant de motivations pour lesquelles je demande à mes étudiants non seulement de Tweeter mais d’être évalué pour ce faire.

3 – Communiquer et conférence

La communication de la recherche passe aussi naturellement par les conférences que l’on donne régulièrement. PowerPoint est un incontournable que je me plais à utiliser fréquemment, et ce, même si j’ai opéré un certain retour, à l’occasion, aux notes « papier ». Mes Powerpoints sont eux-aussi presque systématiquement mis en ligne et constitue un prétexte de tweeter, avant ou après ladite conférence, le lien vers le document. Ceci dit, il existe d’autres outils. Outre Prezi, que je maitrise mal, la tendance du moment est l’existence d’une pluralité de logiciels pour faire du ‘Story tailling‘. À cet égard, je vous propose de regarder le Prezi mis en place par Cristiano Therrien, doctorant au CRDP, qui explicite les avenues possibles. Des avenues fort intéressantes et ce, même si le rapport au temps est foncièrement différent de celui qui prévaut lors d’une conférence.

4 – Blogue

Évidemment, bloguer est aussi un outil à considérer. L’expérience prend du temps et là encore, on doit être en mesure d’y trouver du plaisir. Toujours et encore, bloguer est un moyen de référer à des travaux académiques en cours de rédaction ou passés. Paul Daly y réussit de manière remarquable et ses statistiques de visites sont à cet égard impressionnantes (premier et de loin sur l’ensemble des sites OpenUm avec entre 6000 et 9000 visiteurs uniques par mois). D’ailleurs, relativement à Paul Daly, il a écrit un article dans Lex electronica où il exprime cette pluralité d’approches et les vertus d’une approche plus « web 2.0 ». Personnellement, j’ai adopté rapidement l’outil, avec délice d’abord puis un peu d’usure, comme expliqué récemment dans le cadre d’un questionnaire initié par Clawbies référant aux blogueurs juridiques de 10 ans et plus.
Assurément, il n’est en effet pas utile de mettre en opposition la version classique et une vision plus moderne. Lors d’un congrès fort intéressant de la FRQ la semaine passée sur la communication de la recherche, plusieurs chercheurs évoquaient les risques de se commettre par le biais des médias sociaux et des blogues. Il m’apparaît pourtant que la profession est somme toute peu risquée et qu’au contraire il est sain de se confronter à d’éventuelles différences de points de vues.
Sans doute, bloguer est une nouvelle forme d’écriture que je demande là encore de travailler dans le cadre de mes évaluations de cours. En effet, 40% de ma note dans mes cours en droit des technologies provient de ce moyen, les étudiants adorant de pouvoir ainsi compter sur une « publication » qu’ils intègrent dans leurs CV forcément en construction. Cela demande un apprentissage, écrire web exigeant des spécificités telles que l’hypertextualité, l’actualité, la référence aux sources juridiques, etc., que je me plais à transmettre aux étudiants, par un blogue justement expliquant les critères d’un bon blogue juridique.

5 – Presse

Encore, le numérique a aussi la capacité de lier avec les médias traditionnels et les professeurs, de plus en plus, sortent de leurs tours d’ivoire pour dispenser des entrevues suite aux sollicitations journalistiques. La plateforme centrale autorise évidemment l’indexation des différentes mentions dans la presse, permettant ainsi, souvent, la possible réécoute des entrevues.

6 – Agrégateurs de recherche

Enfin, et rapidement, notamment parce que je n’ai pas suffisamment favorisé cet axe, mais il existe de plus en plus des agrégateurs de contenus qui permettent de mettre en ligne l’ensemble de nos publications. www.erudit.org est le produit « maison » qui est particulièrement pertinent pour la recherche francophone. Dans l’anglophonie, www.SSRN.com est incontournable.

En conclusion, et conformément à une conférence d’Ugo Cavenaghi que j’ai eu l’occasion de voir sur l’éducation numérique, il est important de se remettre en cause, de vérifier la pertinence de nos méthodes et surtout de ne pas avoir peur de faire des erreurs. Nous sommes tous des débutants.

Ce contenu a été mis à jour le 8 décembre 2015 à 17 h 31 min.

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